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Au-delà des préparations des bouteilles de champagne, le rôle de protecteur 

Dans un club de strip-tease, sans les barmans, il n’y aurait personne pour servir des verres, personne pour garder un œil extérieur sur la salle, et surtout, personne pour surveiller les clients. Acteurs primordiaux et pourtant aux rôles méconnus, zoom sur la réalité de ce métier. 

L'un des barmans en train de ranger un verre / ©Clémence Bouquerod

        Lorsque l’on est barman dans un club de strip-tease, on arrive un léger moment avant l’ouverture, afin de préparer le bar, nettoyer un peu la salle. Et durant la soirée, comme les danseuses, on attend les clients. 

 

        Une fois le premier client arrivé, le rôle de barman commence. « On doit vendre des bouteilles, servir les clients, nettoyer la salle, voir si la musique n’est pas trop forte, s’occuper des filles et s’assurer que les clients ne sont pas trop seuls », selon Jean, barman quotidien au Bus Paradise. Ils ont aussi un rôle de conseil auprès des clients : « on les conseille aussi sur les différents shows qu’il y a, car beaucoup ne connaissent pas si c’est la première fois pour eux», explique Marie, 26 ans, barman les mardis soir. 

Crédit son : ©Clémence Bouquerod

Crédit photo : Marie dans les loges / ©Clémence Bouquerod

« On gère tout »

        Mais être barman, ce n’est pas que servir des verres. Selon Jean, « on gère tout, un peu toute la salle ». Ce qu’il entend par là, c’est que dès l’arrivée des clients, ils ont un rôle de protection envers les strip-teaseuses, surtout lorsque des clients sont trop pressants. C'est parce qu'ils sont les seuls à être salariés dans la salle principale (avec les danseuses). Les videurs ne viennent que de temps à autre. Un barman, lui, est là toute la soirée.

Crédit son : ©Clémence Bouquerod

Crédit photo : Vu de la scène depuis le bar / ©Clémence Bouquerod

        Car il y encore beaucoup d’amalgames, et il faut parfois réexpliquer aux clients où ils sont. Selon Jean, il n’y a « pas la même approche pour tous les clients. Beaucoup font l’amalgame entre des strip-teaseuses et des prostituées, même à 50 ans. Il y a une bonne sélection à l’entrée, mais on doit faire attention à l’alcool qu’ils boivent. »

 

        « Mais le fait que le strip-tease soit associé à de la prostitution, c’est vraiment du manque d’ouverture d’esprit. Ou alors cela vient de gens qui ne connaissent pas. Parce qu’une fois qu’on met les pieds dans un club de strip-tease (en tout cas au Bus Paradise), on se rend vite compte que c’est très soft et qu’il n’y a pas d’histoire de prostitution. Ce sont des danseuses professionnelles », explique Marie.  

« Les clients viennent par vague »

        Et dans la nuit, la boucle se répète. Jean et Marie servent les clients, les aident, les surveillent. Mais les clients viennent « par vague », alors parfois il n’y a personne. Pour Marie, « certaines fois c’est très long, et d’autres fois on ne voit pas du tout passer la soirée. Cela dépend des soirs. Mais quand pendant 1 heure ou 2 heures il n’y a personne, là c’est long. Donc on discute avec les filles, avec l’autre barman. »

 

        Le nombre de client pour ne pas s’ennuyer dépend aussi de la période dans la semaine. « Ce n’est pas du tout la même clientèle en fin de semaine. En milieu de semaine, on a plutôt des hommes d’affaires, et le week-end c’est plutôt des clubbeurs qui veulent sortir », raconte Marie. « Les clients viennent surtout le mardi, le mercredi et le jeudi », précise Jean. 

 

        Et lorsque la grande aiguille se positionne sur 5 heures et que le soleil pointe son nez, il est temps de fermer. Les derniers clients sortent, et les barmans et le directeur s’occupent ensemble de faire les « tickets » des strip-teaseuses, pour faire un bilan de la soirée. Marie et Jean comptent la caisse, et rentrent chez eux. 

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