top of page

Entre sécurité, castings et booking, l’organisation méconnue d’un club de strip-tease 

Des caméras, des videurs et une organisation très compliquée pour prévoir les allées et venues des danseuses : voici le quotidien d’un club de strip-tease comme le Bus Paradise. Depuis son ouverture en octobre 2015, voici comment cela se déroule.

L'extérieur du Bus Paradise / ©Clémence Bouquerod

           Les protagonistes principaux, comme les clients, les danseuses et les barmans ne sont pas les seuls à faire tourner le Bus Paradise. Effectivement, sans eux le club de strip-tease n’en serait pas un. Mais sans les videurs, les directeurs et directrices artistiques, le club n’existerait même pas. 

La sécurité 

           La première étape de sécurité s’effectue à l’entrée. Le lundi, un videur est présent, et du mardi au samedi, ils sont deux. Ils sont là pour filtrer l’entrée des clients, et s’assurer que tout se passe bien dans l’enceinte du club. « Tout ce qui est survêtement, tout ça, on ne fait pas rentrer. Il faut être bien habillé, propre, et surtout pas bourré. On préfère aussi discuter un peu avec, voir comment la personne réagit. Et si on voit qu’elle est bien, on la fait rentrer. En ce moment, on est en plein plan Vigipirate, alors on doit aussi fouiller tous les gros sacs », témoigne l’un d’eux. Parfois, ils font aussi des « allers-retours à l’intérieur pour voir si tout va bien. Mais en quatre ans on n’a jamais eu de problème, de bagarre. On a une bonne clientèle. »

         Les agents de sécurité sont aussi les mieux placés pour savoir qui sont les clients. « 80% » des clients sont des hommes. Des habitués et des hommes d’affaires surtout, quelques hommes seuls, des jeunes pour des anniversaires ou des enterrements de vie de garçon, et enfin des couples. Il y a « de tous les âges. » 

         La sécurité à l’intérieur du club est assurée par les videurs, les barmans, mais surtout par un système de vidéo-surveillance. Des caméras de partout et dans tous les recoins. A l’extérieur, dans chaque salon privé, dans les loges et dans la salle principale. 

 

            Dernière règle de sécurité, et pas des moindres : les strip-teaseuses ont « interdiction de mettre de la crème », pour ne pas glisser de la barre et ne pas se blesser, selon Irina, directrice artistique. 

La gestion des danseuses 

              « J’ai plus de 150 danseuses, et le casting change toutes les semaines. C’est comme ça que je fidélise le client, je ne dois pas les habituer. Le booking parfait, par exemple, c’est quand il y a tous les types : des blondes, des brunes, des petits seins, des gros seins, des métisses, … », explique Irina. « Je suis en perpétuel recrutement. Le fonds de commerce de notre établissement c’est le sexy, mais c’est aussi la nouveauté. En plus, c’est un métier qui est assez éphémère donc parfois j’ai des danseuses qui arrêtent, soit pour se reconvertir, soit parce qu’elles en ont marre, soit parce qu’elles ont trouvé un club qui leur convient mieux. Moi ça ne me dérange pas du tout, je préfère un mouvement, pour que les clients ne s’ennuient jamais, qu’ils viennent toujours voir un nouveau spectacle, avec des nouvelles danseuses et des nouvelles personnalités. »

            Mais ce n’est pas si facile, selon Irina : « on est confronté à un monde hyper hypocrite : on aime ce genre de milieu mais on n’assume pas, c’est tabou. En plus, en ce moment, le monde de la nuit est en pleine crise. » Alors, elle a « un certain problème à recruter avec les réseaux sociaux classiques. Ou alors je contacte en direct un profil, ou alors la personne me contacte. Sinon, j’ai beaucoup de candidatures sur la boite mail ou sur mon téléphone, je fais du flying de temps en temps…j’avais même créé à un moment des affiches A3 pour les salles de sport. Et ça marche aussi beaucoup de bouche à oreille. » Même pour la communication, c’est une « bataille ». Pour Marie, qui s’occupe en partie de la communication avec Irina : « c’est assez compliqué car on doit toujours rester sur une ligne assez soft. On communique beaucoup sur les réseaux sociaux, sauf qu’ils ont des règles très strictes. Donc on doit faire toujours attention à ce qu’on publie. Après, il y a même des publicitaires qui nous refusent, qui ne veulent pas leur image assimilée à la nôtre. On fait avec ce qu’on peut. »

 

            Vient ensuite le temps du casting avec Irina. « Je rencontre ma future danseuse, je lui demande de me raconter un peu son parcours, sa motivation, etc. Je recherche des danseuses qui sont classes, qui savent se tenir en société, qui ont de la conversation, qui sont commerciales, et qui sont sympathiques entre elles. Je préfère ne pas travailler avec une danseuse très belle plutôt que de mettre en danger ma cohésion d’équipe. Car on veut aussi créer un ADN du Bus Paradise. Si tout va, je peux me permettre de la former. »

Crédit son : ©Clémence Bouquerod

Crédit photo : L'intérieur du Bus Paradise / ©Clémence Bouquerod

        Après avoir recruté des danseuses, Irina met en place des équipes. Elle précise que pendant la semaine, les danseuses qui ne viennent pas de Lyon sont logés par le club. « Je gère les danseuses, les partenariats, les shootings, la communication globale, …  Je bosse la journée ET le soir. »

bottom of page